Comment équilibrer l'alimentation de votre poulain ?

L’alimentation du poulain détermine sans aucun doute la qualité du futur cheval. Aussi, lorsque l’on pense « alimentation » chez le jeune poulain nous avons souvent pour but de permettre à son potentiel génétique de s’exprimer en termes de croissance et de développement. Mais attention, les erreurs d’alimentation sont susceptibles d’entraîner des atteintes irréversibles du développement, avec notamment des affections ostéo-articulaires qui peuvent anéantir la carrière sportive du cheval. Cette semaine, je m’intéresse donc à l’alimentation du jeune poulain et je vous transmets les clés pour ne pas commettre d’impair !

Étape numéro 1 : maîtriser les critères de croissance et de développement

La croissance du jeune cheval se mesure en termes de gain de poids : c’est donc un critère principalement quantitatif. La croissance est donc liée à la valeur énergétique de la ration et elle détermine le format (taille, corpulence) du cheval adulte. Une sous-alimentation transitoire, notamment au moment du sevrage, peut être compensée rapidement et complètement si elle est de courte durée. Il est donc important de préparer correctement le sevrage. Pour un cheval de sport, il faut rechercher une croissance optimale et non maximale comme pour un cheval de boucherie.

Le développement correspond à la mise en place des différents tissus : il détermine donc la précocité du poulain.

Cette mise en place s’effectue dans un ordre bien précis : le système nerveux est le premier à se mettre en place de façon définitive, ensuite le squelette, puis viennent les tissus musculaires et enfin les tissus gras. Une malnutrition importante de la jument gestante (notamment fortement déficitaire en protéines) peut entraîner des atteintes graves du système nerveux du poulain. Les affections du squelette sont plutôt provoquées par des désordres alimentaires chez le jeune poulain.

Comment gérer l’alimentation du poulain sous la mère ?

La recherche évoque l’apport de minéraux venant du lait et du pâturage seuls, pendant les trois premières semaines, est insuffisant pour satisfaire les besoins du poulain.

Pour cette raison, le poulain utilise des réserves de minéraux accumulées dans le foie in utero pour satisfaire les exigences de cette première étape de son développement. Clairement, si la jument n’a pas reçu une alimentation équilibrée tout au long de sa gestation, cela peut engendrer des déficiences, qui sans apports nutritionnels complémentaires entraînent chez les jeunes poulains des complications durant leurs 3 premiers mois de vie.

Le poulain est entièrement dépendant du lait de sa mère jusqu’à trois mois. A partir de ce moment, l’activité enzymatique de son appareil digestif se développe afin de permettre la digestion d’amidon et des protéines trouvés dans les céréales et le fourrage. C’est pour cette raison que la qualité du lait est cruciale et influe sur la vitesse de croissance et sur la condition corporelle du poulain.

Une abondance de lait de basse qualité (contenu minéral réduit) peut engendrer une poussée de croissance chez le poulain, qui en l’absence de ces minéraux indispensables à sa croissance, peut déséquilibrer son développement.

De même, si la jument est incapable de produire suffisamment de lait pour maintenir un taux de croissance stable, le développement du poulain pourrait être compromis, et il lui sera difficile d’entretenir sa condition corporelle.

Une des clés réside également dans la préparation au sevrage. En effet, les poulains sevrés progressivement manifestent moins de stress que ceux qui sont sevrés brusquement. En parallèle, je vous conseille d’instaurer la ration de sevrage à partir de 3 ou 4 mois.

Non seulement cela encouragera la maturation de l’appareil digestif et son adaptation à un régime basé sur le fourrage et les céréales, mais aussi à soutenir une vitesse de croissance plus régulière. Vers 4 mois, le lait de la mère n’apportera qu’environ 30% des besoins énergétiques du poulain ; il est donc approprié d’apporter aussi une alimentation concentrée à ce moment. Avant le sevrage, votre poulain devra donc être habitué à sa nouvelle alimentation afin de réduire les problèmes liés à des difficultés diététiques après le sevrage.

EN RÉSUMÉ


Sans procéder à une analyse individuelle, la composition du lait de chaque jument n’est pas connue et donc, un soutien nutritionnel pour le poulain est conseillé afin d’éviter les carences, et soutenir une croissance correcte.

Je vous conseille d’utiliser, dès la 1ère semaine de vie du poulain, les seringues FOAL STIM qui vont apporter des vitamines et des oligo-éléments sans calories additionnelles.

De la naissance à 3 ou 4 mois, optez pour le POWER FOAL, des petits granulés spécialement formulé pour le tube digestif en développement. Il est idéal pour accompagner les poulains lors de la transition du lait maternel aux aliments composés, ou pour pallier des problèmes d’allaitement de la mère.

Pour préparer le sevrage, choisissez le DÉOS FOAL, un aliment floconné très appétant qui sécurisera la croissance de votre poulain.

N’oubliez pas le contrôle régulier du poids du poulain par le biais d’un ruban de mesure du poids et de la courbe de contrôle qui doivent montrer l’évolution de la croissance et donner des indications sur un ajustement du régime alimentaire du poulain.

Réussir son sevrage

A partir du sevrage, le poulain devrait assimiler suffisamment d’éléments nutritifs dans sa ration pour maintenir son poids et une croissance de façon régulière. La qualité du fourrage a une influence énorme sur le choix des aliments complémentaires.

Un fourrage « doux » étant préférable à un fourrage mûr plus difficile à digérer, et pouvant donner une apparence de « ventre à foin ».

Les jeunes chevaux qui mangent de l’herbe durant le printemps et l’été auront besoin de beaucoup moins de calories ajoutées venant d’aliments complémentaires. Ceux consommant du foin ou de l’ensilage durant l’automne et l’hiver auront des besoins en protéines et en micro-éléments nutritifs plus importants pour satisfaire une croissance correcte.

L’analyse scientifique de l’herbe et du fourrage indiquera les apports nutritionnels exacts, et contribuera à la planification et à l’ajustement d’un programme alimentaire afin de garantir la consommation d’éléments nutritifs. Les éléments nutritifs en quantité suffisante sont essentiels pour le bon développement musculaire et osseux.

EN RÉSUMÉ


Lorsque la qualité du fourrage est médiocre, les bouchons de luzerne ou la luzerne en brins longs sont une source de fibres digestibles et de protéines de qualité.

Le complément alimentaire DÉOS DIGEST peut-être apporté avant et après le sevrage pour soutenir la population microbienne de l’intestin et réduire les effets de stress et la perte de poids qui s’y associe.

Les jeunes chevaux en préparation pour les ventes ou l’entraînement peuvent avoir des besoins en calories non échauffantes, telles que celles apportées par le DÉOS OMÉGAVIT.

Lorsque l’herbe est de bonne qualité au moment du sevrage, les poulains peuvent se satisfaire DÉOS POULAIN pour complémenter le fourrage et apporter les éléments nutritifs essentiels pour une croissance et un développement optimal.

L’ostéochondrose, quel lien avec l’alimentation ?

Des recherches ont souligné un lien entre la réponse glycémique et les cas d’ostéochondrose chez les jeunes chevaux.

La réponse glycémique est le terme utilisé pour décrire la libération de l’insuline dans le système sanguin, permettant d’éliminer le glucose absorbé par l’appareil digestif, et de le stocker dans les muscles sous la forme de glycogène.

Le régime alimentaire naturel du cheval est pauvre en glucose. Aisément assimilable, il est produit par la fermentation des fibres dans le caecum, et le glucose est libéré lentement dans le système sanguin.

Les chevaux qui requièrent des calories complémentaires, peuvent le trouver dans les céréales et aliments composés à base de céréales, dont le contenu en amidon est dissout dans l’intestin grêle, et absorbé par le système sanguin sous forme de glucose. C’est la production d’insuline, en réponse à un volume important de glucose, provenant d’un apport trop important de céréales, qui est manifestement responsable de perturber la formation du système osseux et du cartilage chez le cheval en croissance.

Certains chevaux semblent plus sensibles à des niveaux élevés de glucose et d’insuline que d’autres. Ceux qui souffrent d’un excès de poids sont davantage prédisposés à des complications liées au développement. La solution pour contourner la réponse glycémique excessive, est de donner des rations d’aliments composés en petites quantités, ainsi l’organisme n’aura pas à gérer de grands flux de glucose.



Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos