Le cheval est un animal à croissance rapide : en effet, à l’âge d’un an, il a déjà atteint 60% de son poids et de sa taille adulte et acquis l’essentiel des propriétés mécanique de ses os. On le souligne souvent, les facteurs majeurs de la croissance d’un poulain après le sevrage sont : les qualités génétiques héritées de ses parents, son mode d’élevage et son alimentation. Or, des études épidémiologiques montrent qu’environ 70% des pathologies ostéoarticulaires des jeunes chevaux sont dues au mode d’élevage et en particulier à une mauvaise alimentation durant la première année. C’est dire toute l’attention que l’on doit porter à la nutrition du poulain !
Quelques conseils pour un adulte en bonne santé …
Les troubles de la croissance ne sont pas faciles à diagnostiquer et seul un spécialiste peut en identifier l’origine alimentaire. Cependant, plus un déséquilibre sera identifié tôt, plus il sera facile à corriger. Il ne s’agit pas pour autant de tomber dans l’excès. Le « trop » est aussi néfaste que le « pas assez». Les chercheurs ont en effet constaté qu’une croissance trop rapide est le principal facteur de risque de pathologies ostéoarticulaires.
Ainsi, des apports alimentaires très élevés après 6 mois ne vous permettront pas forcément de rattraper un faible poids au sevrage. Le cheval risque même de se « nouer » : il se développera peu après l’âge de 18 mois. Si la première année est donc cruciale ; l’attention doit tout de même se maintenir jusqu’à l’âge adulte, 4 ans en moyenne, voire 7 ans pour les races lourdes.
Une règle de base : tout changement dans le régime alimentaire doit se faire progressivement, sur trois semaines au moins. Par ailleurs, le poulain doit toujours avoir du fourrage à disposition, dans une mangeoire pas trop haute. De 6 mois jusqu’à 2 ans, la proportion de foin dans la ration journalière augmente de 30 à 65 % : un poulain de 6 mois juste sevré consomme environ 3.5 kg de concentrés pour 1.5 kg de foin, alors qu’autour de 2 ans, il consommera toujours environ 3 kg de concentrés pour 5 kg de foin. De plus, la première cause de colique chez le jeune cheval est un abreuvoir bouché. Veillez donc à ce qu’il ait toujours accès à de l’eau claire.
Les apports essentiels
Les consommations en protéines (matière azotée) et énergie sont les premiers facteurs agissant sur la croissance. Elles doivent être définies en fonction du type d’utilisation de l’animal : une croissance modérée pour un futur cheval de loisir ou une croissance forte pour un futur athlète.
Ensuite, tout est question d’équilibre : une carence en protéines compromettra la qualité du développement musculaire et osseux ; à l’inverse, un excès de matière azotée ralentira la croissance en suscitant une dépense d’énergie supplémentaire pour l’assimilation des protéines. Un jeune cheval en carence énergétique sera quant à lui peu musclé, étroit et enlevé, alors qu’un excès d’amidon augmentera les risques d’ostéochondrose (développement exagéré du cartilage). Pour les futurs chevaux de sport, les matières grasses peuvent remplacer une partie de l’apport en amidon, en vue d’une croissance rapide.
Les vitamines et minéraux sont eux aussi essentiels. Calcium, phosphore et magnésium sont indispensables pour la construction osseuse. Mais là aussi gare aux excès : un excès de phosphore par rapport au calcium peut entraver le développement de la dentition définitive, mais aussi provoquer raideurs et boiteries intermittentes. Un excès de calcium limitera quant à lui la bonne assimilation du cuivre. Quant au manque de vitamine D, il est responsable de rachitisme. Pour calculer les apports journaliers, référez-vous aux tables publiées par l’INRA.
Et vous, quelles sont vos astuces pour garantir une croissance optimale à vos poulains ?
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Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos