L’alimentation est l’activité principale du cheval qui, à l’état sauvage, passe en moyenne 15 heures par jour à s’alimenter. La mise au pâturage d’un cheval est donc la solution idéale pour lui permettre de reproduire au mieux ce comportement naturel. Seulement, si le pâturage de jour est le plus fréquent, il n’est pas forcément adapté à toutes les situations.
Comportement alimentaire du cheval :
À l’état naturel, le cheval consomme entre 3 et 5 repas par jour, dont les deux plus longs ont lieu au lever du jour et à la tombée de la nuit. Contrairement aux bovins, les chevaux pâturent aussi la nuit. Ce pâturage nocturne représente entre 20% et 50% du temps de pâturage total.
Le pâturage nocturne – des avantages variés :
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Conditions climatiques
L’intérêt le plus connu du pâturage nocturne est de faire face à des conditions climatiques parfois difficiles à supporter pour le cheval, notamment durant l’été. En effet, dans les régions les plus chaudes, il est fréquent de voir les chevaux au pâturage la nuit et en intérieur le jour. Ce fonctionnement favorise le bien-être des chevaux qui restent au frais dans les bâtiments quand le soleil est au plus haut, et sortent dès la baisse de température la nuit. De plus, cette fraîcheur nocturne limite également la présence d’insectes piqueurs, pouvant causer un énervement ou des réactions allergiques chez certains chevaux. -
La teneur en sucre de l’herbe
Moins connu que le premier avantage, le pâturage nocturne offre pourtant l’intérêt de permettre aux chevaux sensibles (obésité, fourbure fourbure…) de pâturer à moindre risque. En effet, pendant la journée, les plantes produisent des fructanes (sucres) via la photosynthèse. Ainsi, plus la journée est ensoleillée, plus il y a de photosynthèse et donc de sucres. Une fois le soleil couché, la photosynthèse se stoppe et les plantes utilisent le sucre produit pour leur croissance et leur stockage d’énergie. La plus faible teneur en sucre de la plante a donc lieu entre le milieu de la nuit et le début de matinée.
Une majorité d’espèces de plantes stockent le sucre dans leur partie basse (à la base de la ligne du sol). Seulement, si les températures de nuit restent basses (<5 degrés), la plante accumule du sucre le jour pour faire face au froid nocturne et n’utilise pas tout pendant la nuit (on considère que la plante est en dormance). Il est donc d’autant plus important, après une journée ensoleillée suivie d’une nuit fraîche, de limiter le pâturage des chevaux sensibles le matin suivant car la plante est alors chargée en sucre.
En conclusion :
En plus de permettre de faire face à des conditions climatiques difficiles notamment pendant l’été, le pâturage de nuit offre la possibilité de faire pâturer à moindre risque les chevaux sensibles et/ou atteints de fourbure grâce à la baisse de teneur en fructanes (sucres) des plantes la nuit.
Afin de renforcer cette mesure de prévention, il est possible d’associer le pâturage de nuit au pâturage tournant dynamique (division de la pâture en 3 ou 5 sous parcelles sur lesquelles les chevaux pâturent successivement pour exploiter le cycle de l’herbe au stade optimum). Ainsi, les chevaux ne consomment quasiment plus que la partie feuillue de la graminée (la partie la moins chargée en sucre durant la nuit) et sont changés de parcelle avant de consommer la partie basse de la plante (moins de 3 centimètres, zone de stockage des sucres.)
Louise JEGARD
Chef de Produit Équidéos