Dès la fin de l’été, les tondeuses sortent des placards et tournent à bloc dans toutes les écuries afin d’éliminer le moindre poil qui pousse. Mais est-il indispensable de tondre votre cheval, quels sont les avantages et les inconvénients de le faire, et pouvez-vous l’éviter ?

Pourquoi tondre son cheval ?

Selon les régions et les climats, la saison de la pousse du poil diffère de quelques semaines. Mais dès la fin du mois d’août, lorsque les jours raccourcissent et que les nuits deviennent fraîches, les chevaux commencent progressivement à faire leur poil d’hiver. Ce « manteau » s’épaissit au fur et à mesure et permet ainsi au cheval de s’isoler du froid.

Pour des chevaux de sport qui travaillent régulièrement, la tonte semble incontournable afin d’éliminer cette épaisseur de poil qui les fait très rapidement transpirer.

Je vous conseille de tondre votre cheval avant tout pour le côté pratique : pour celui vivant au box et travaillant quotidiennement, le poil d’hiver est un inconvénient. Isolé du froid et de l’humidité, dès le moindre effort, le cheval sue. La transpiration abondante le fatigue et lui fait perdre beaucoup d’eau et d’électrolytes.

Autres inconvénient, à la fin de la séance, il faut alors longuement marcher le cheval afin qu’il sèche complètement ou le bouchonner lors du retour au box, sinon, c’est le coup de froid assuré ! Un animal tondu transpire moins au travail et mettra aussi beaucoup moins de temps à sécher. Veillez toutefois à ne jamais le recouvrir s’il est encore mouillé par la sueur car l’humidité sera contenue sous la couverture et il prendra froid.

Un cheval tondu sera également plus facile à entretenir. Un coup de brosse rapide suffit pour enlever la saleté et la sueur. Il sera également plus facile de déceler une blessure ou un gonflement.

La sueur séchée sur le poil épais est, quant à elle, plus compliquée à éliminer et peut blesser le cheval au niveau du garrot ou du passage de sangle si elle n’est pas correctement nettoyée.

A quel moment tondre son cheval?

Pour effectuer la première tonte, il faut attendre que le cheval ait fait du poil afin d’avoir de la matière, ce qui implique généralement d’attendre le mois d’octobre. Selon les régions et les chevaux, la tonte peut être renouvelée une à deux fois dans l’hiver (ou plus régulièrement afin de toujours avoir un poil ras). Sachez que le poil pousse en continu tout l’hiver, même si le cheval est bien couvert. Certains cavaliers tondent également leurs chevaux au printemps (vers le mois d’avril) afin de les aider à perdre le poil d’hiver restant.

Comment éviter la tonte ?

Tondre n’est pas forcément indispensable, même pour un cheval qui travaille quotidiennement et sort en compétition. Il existe une solution pour limiter au maximum la pousse du poil. Dès que les nuits rafraîchissent, il est conseillé de couvrir le cheval d’une chemise légère et d’adapter par la suite l’épaisseur de la couverture en fonction du climat pour faire en sorte qu’il n’ait jamais froid.

Cela évitera qu’il fabrique du poil d’hiver. C’est aussi une solution très pratique pour les chevaux effrayés par le bruit de la .

Attention, il est indispensable de s’assurer que la couverture est toujours adaptée au climat. En effet, si le cheval a froid, il fera du poil. Si, à l’inverse, il a trop chaud, il risque de transpirer et de prendre froid.

Et pour finir, pensez à adapter l’alimentation ! La mue (hivernale et printanière) est une période très fatigante pour le cheval car ce dernier puise dans ses ressources, dons son énergie, pour fabriquer son nouveau poil, plus épais ou pour le perdre. Je vous conseille donc de complémenter l’alimentation à cette période avec des vitamines, des oligo-éléments et des minéraux pour l’aider à passer cette transition difficile.


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos