Il y a ceux qui refusent de monter dans le van, ceux qui paniquent ou s’ennuient à mourir dans un box … A partir de ces constats, il pourrait être tentant de taxer les chevaux de claustrophobie. Pourtant, certains d’entre eux semblent étonnamment plus à l’aise enfermés … Eléments d’explications.


Le cheval, qui ne possède aucune défense naturelle, réagit par la fuite en cas d’attaque. Il préférera dons les milieux ouverts et ne recherchera pas de lui-même les endroits clos, qui sont a priori des lieux qui limitent ses capacités de fuite et de détection du danger.
Ainsi, faire monter un cheval dans un van, ce qui revient à le placer dans un espace à peine plus large et plus grand que lui, peut parfois poser de véritables problèmes. Sans parler de certains de nos compagnons qui se comportent comme de « vrais claustrophobes », ces as de la fuite qui ne supportent pas un instant de se retrouver enfermés.


Fuir pour survivre

Ces comportements, régulièrement décrits (et commentés !) par les cavaliers propriétaires ou professionnels du milieu équestre, trouvent en partie leur explication dans le mode de vie naturel du cheval. Par ailleurs, le box et la surface extrêmement réduite qu’il représente vont à l’encontre des habitudes de vie des équidés. A l’état naturel, le cheval passe quatorze à dix-sept heures à se nourrir, ce qui est loin des deux repas par jour qu’on lui fournit en box. Pour ce faire, il est naturellement amené à se déplacer fréquemment, en étant de surcroît toujours en contact avec ses congénères, ce qu’interdit ou limite le box. Ennui, isolement, mode d’alimentation inadapté … Autant de problèmes liés au confinement qui peuvent contribuer au développement de comportements anormaux. 

L’enfermement, un conditionnement

Pourtant, il semble que le cheval ne soit pas le claustrophobe que l’on veut bien croire. Ils sont plus nombreux qu’on ne le pense, les animaux impatients à l’idée de regagner leur box après une journée passée au pré ou tout simplement déprimés par la perspective d’une longue retraite au vert …
Un cheval habitué à être au box s’y sent bien : il apprécie sa chaleur, la régularité des rations, la présence de l’homme. Ainsi, pour la plus part des chevaux, le box représente un abri, un refuge où ils vont trouver repos, nourriture et sécurité.
Naturellement méfiant vis-à-vis des nouveautés, le cheval ne cherchera donc pas un endroit clos qu’il ne connaît pas et  où peuvent se produire des évènements inquiétants. En revanche, étant capable d’apprentissages associatifs, il saura vite ne pas s’inquiéter s’il se trouve dans un environnement rassurant.


Un box ouvert sur paddock

Pour autant, les spécialistes comme les professionnels s’accordent à donner une grande importance au temps passé à l’extérieur du box et au contact avec les congénères. En effet, le fait de faire vivre un cheval 23 heures/24 dans un box n’a rien de naturel pour un ongulé.
L’idéal, si on ne peut pas le mettre au pré avec d’autres chevaux, serait finalement d’avoir un box ouvert sur un paddock.


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos