Un coin de terrain, si agréable soit-il, ne suffit pas pour accueillir confortablement son cheval. De la clôture à l’abreuvoir, il faut prévoir de nombreux équipements qui n’ont rien d’accessoires. Le choix n’est pas simple et le montant de la facture monte rapidement … Mais la sécurité et la tranquillité n’ont pas de prix !

Aujourd’hui, concentrons-nous sur le point névralgique de la prairie : la clôture. Quels types de conducteurs favoriser lors de l’installation ? Quels sont les accessoires à utiliser ? Comment l’électrifier ? Autant de questions pour lesquelles je vais tenter de vous apporter des solutions …

Côté clôture

La bonne clôture se doit de contenir les chevaux dans un espace délimité, en toute sécurité. Son entretien doit être simple et sa pérennité assurée. Oubliez donc la clôture agricole traditionnelle avec ses fils barbelés si dangereux et optez pour un autre système.


Une première piste, assez courante, consiste à choisir un fil métallique torsadé sans piquants. Si l’économie est au rendez-vous ( FIL TORSADÉ), le système n’est pas sans danger. Les fils sont peu visibles et les chevaux en situation de panique, peuvent foncer dans la clôture. Aux mieux, ils la défonceront, au pire ils peuvent se blesser gravement.


La clôture « en dur » constituée de lices ( LICE) allie le confort à l’esthétique. Mais qu’elle soit en bois ou en PVC, elle demeure assez onéreuse. L’investissement est à raisonner sur plusieurs années … Pas question alors de réaliser des économies de bout de chandelles en lésinant sur la qualité des matériaux (traitement du bois, solidité du plastique, etc.). Les piquets, selon la nature du matériau (bois/PVC) et leur degré de finition (brut, rond, carré), coûtent entre 2 et 35 euros. Il faut compter 2 à 10 euros par mètre linéaire pour la lice, alors que le fil torsadé coûte environ 15 centimes d’euros le mètre. La norme reste l’implantation d’un piquet tous les trois mètres, un peu moins dans le cas d’animaux turbulents. On peut prévoir deux lices, quatre ou cinq fils, ou panacher les deux.

Une clôture branchée

La fée électricité fait des miracles ! La clôture électrique permet de concevoir un enclos temporaire ou définitif, ou encore de sécuriser une clôture déjà existante. Très utilisé pour l’élevage des animaux de rente (vaches, moutons, …), le dispositif présente toutefois quelques particularités dans le cas des chevaux.


Si l’électrificateur est le même (dans la mesure du possible, on préfèrera utiliser un dispositif branché sur le secteur, plus puissant et plus fiable que les modèles sur piles ou batteries), la qualité du ruban peut faire une grande différence.


Des rubans larges sont plus visibles et donc à la fois plus fiables et plus performants que des rubans étroits. Le fil électrique, dévolu aux troupeaux bovins est à proscrire. Il ne faut pas non plus prendre à la légère tous les accessoires : isolateurs, prise de terre, coupe circuit, testeurs de ligne … qui contribuent à l’efficacité de la clôture électrique. Chaque connexion douteuse entraîne une perte de charge qui diminue d’autant l’efficience de la clôture.


Pour les piquets, tout dépendra de la longévité attendue et de la nécessité ou non de moduler la configuration. Du poteau en bois au piquet en plastique une large gamme est proposée. Pour clore efficace une pâture d’un hectare, il faut environ un budget de 2000 euros.


Un peu de géométrie

Si un hectare de pâture correspond invariablement à 10 000 m², son périmètre varie fortement en fonction de la parcelle. Un herbage bien « carré » de 100 mètres de côtés nécessite 400 mètres linéaire de clôture. Il faut compter 500 mètres pour une parcelle de 200 m x 50 m et près de 600 mètres pour un terrain de 250 m x 40 m. Un surcoût non négligeable au moment d’installer la clôture !


Vous avez désormais connaissance de l’ensemble des outils à votre disposition pour réaliser une clôture qui vous assurera tranquillité et sécurité … Attention cependant aux fausses économies ! Les bricolages de fortune et les matériaux récupérés ne sont pas toujours une bonne solution. Outre l’esthétique parfois discutable (la baignoire recyclée qui fait office d’abreuvoir), il y va parfois de la sécurité des chevaux. Une clôture rafistolée peut se transformer en arme tranchante, une mangeoire présentée des rebords coupants, un bâtiment fait de bric et de broc comporter des parties saillantes, etc. Alors système D … méfiance !


Et vous quelles sont vos astuces pour réaliser une clôture fiable ?


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos