S’il existe quelques principes spécifiques à telle ou telle discipline, pathologie, morphologie, nous sommes d’accord pour dire que la ferrure est propre à chaque cheval. La meilleure n’est pas la plus belle, la plus légère, la plus amortissante, etc., mais celle qui s’adapte le mieux au pied de votre cheval, celle qui lui est la plus confortable, et seul votre maréchal-ferrant saura vous indiquer au mieux le bon choix à faire.
Cette semaine, je vous propose quelques indications pour vous éclairer sur ce sujet !
Plastique, acier ou aluminium ?
Voilà un choix cornélien : celui de savoir quels fers mettre à son cheval. Il se dit ici et là que les fers en aluminium et en plastique protègent mieux les pieds des chevaux ; que les en acier sont lourds ; que ceux en plastique amortissent mieux que ceux en métal.
Il y a du vrai et du faux dans tout cela …
L’aluminium et le plastique sont intéressant dans le cas d’utilisations accentuées du cheval, par exemple pour la recherche de forme particulière de fers, l’allongement des foulées, la hauteur des sauts, la distance parcourue, etc.
Les caoutchoucs et autre matériaux synthétiques, comme le plastique, amortissent mieux que tous les autres. Ces matières, plus flexibles que le métal, autorisent plus de mouvements de la boîte cornée. Elles permettent aussi de déplacer les pressions de part et d’autre de la sole, et réduisent sensiblement le danger de blessures des membres.
L’acier est un matériau multi-usage. Il rassemble à lui seul le maximum d’efficacité. Il est en plus confortable, facile à poser et adhère bien au sol. Le maréchal peut l’utiliser pour l’orthopédie, le repos, le sport, le loisir, etc.
Plaques ou pas plaques ?
Les plaques, c’est comme les fers. Tout dépend de ce que l’on recherche. Elles ne sont pas une obligation, seulement un complément à la ferrure.
S’il s’agit de protéger la sole, les plaques de plastique bleu ou noir font parfaitement l’affaire et ont fait leurs preuves. Si l’on aspire à apporter un peu de confort à son cheval, on peut opter pour des plaques de cuir, qui amortissent un peu et protègent, mais qui ont l’inconvénient d’être fragiles.
Avec ou sans garniture ?
La garniture est le surplus de fer que laisse le maréchal autour du sabot. Plus on en met, plus le cheval est à l’aise, mais plus il risque de se déferrer. En clair, la garniture est synonyme de confort, mais aussi de fragilité. Elle est utile aux chevaux qui ont besoin de ne pas être trop serrés dans leurs pieds : ceux qui courent de longues distances, ou ceux qui sont en délicatesse dans leurs membres.
Il est préférable que les chevaux soient plus garnis que moins. Outre certains règlements, qui interdisent tout dépassement de plus de 2 millimètres de part et d’autre du sabot, les galopeurs notamment, il en va du confort du cheval que d’avoir une ferrure avec suffisamment de garniture. Pour s’en rendre compte, je vous invite à regarder votre cheval trotter, vous vous apercevrez alors combien les talons s’écartent et ressortent des fers.
Beaucoup ou peu de couverture ?
La couverture est la largeur du fer. Plus un fer est couvert, plus il protège la sole, mais aussi plus il est lourd, sauf lorsqu’il s’agit de fer en aluminium. Et plus il est lourd, plus il nuit au rendement de la foulée. Là encore, c’est un juste équilibre à trouver.
D’ordinaire, les fers sont couverts en 8 millimètres. Mais cela peut-être bien au-delà et dépasser les trente millimètres. Ces couvertures, extra-larges, répondent à des besoins particuliers.
Toute l’année ou pas ?
Sauf pathologie particulière (tendinite, fourbure, maladie naviculaire) ou fragilité de la corne, quand un cheval ne travaille pas, il n’a pas besoin d’être ferré. C’est même plutôt bon de le laisser les pieds nus, cela permet à la corne de se reconstituer.
En revanche, malgré un certain engouement pour les pieds nus, il va sans dire qu’un cheval qui court vite, franchit de gros obstacles, évolue plusieurs heures par jour en carrière ou en manège, se déplace sur le macadam, a besoin d’avoir les pieds protégés par des fers.
En résumé, on peut dire qu’il n’est pas nécessaire de ferrer son cheval toute l’année. Le laisser les pieds nus durant les vacances ou la période hivernale ne lui nuit pas, dès l’instant qu’il est paré normalement. On peut même envisager de travailler son cheval sans fer. Cela ne pose pas problème, si le terrain est souple et l’activité modérée.
Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos