Vous le savez, le foin constitue la base alimentaire de nos équidés, que vous le distribuiez en complément ou en remplacement de l’herbe. C’est pourquoi, il est nécessaire de connaître la valeur nutritive de cet aliment fibré. Pourquoi ? Comment ? Je vous explique tout cette semaine.
Pour l’écriture de ce blog, je suis partie d’un constat : nos chevaux, parce qu’ils pâturent dans des prés trop petits, ou bien, plus fréquent encore, parce qu’ils vivent au box, se voient distribuer du fourrage qui manque parfois singulièrement de variété quant à sa composition. Or, cette variété alimentaire leur permet de répondre à leurs besoins vitaux. En termes d’apports, cette remarque induit d’emblée une carence, notamment en vitamines et minéraux.
Du foin, pour quoi faire ?
L’objectif n°1 est d’apporter au cheval suffisamment d’UFC, c’est-à-dire l’énergie nécessaire à son activité (sport, reproduction, etc.). Ces UFC indispensables au cheval vont varier grosso modo de 5 à 9.
Par ailleurs, il y a l’apport de protéines. Les protéines assimilées vont, lors de la digestion, se transformer en acide aminés à partir desquels le cheval produit ses propres protéines, lesquelles ont un spectre d’action précis : pour les os, les tissus, les muscles, etc.
Couleur, odeur : deux critères trompeurs
Désormais, les deux indicateurs d’approximation, l’un visuel, l’autre olfactif, grâce auxquels on pouvait présumer la qualité de son foin, restent intéressants mais ne sont plus aussi fiables qu’avant. Bien entendu, un foin parfumé est meilleur que celui dégageant une odeur de moisi. De la même façon, on appréciera plus un foin à la flore variée, ayant une belle couleur verte présente également sous la couche superficielle, que celui présentant des moisissures noires ou blanches, et poussiéreux. Mais c’est insuffisant pour en déterminer la qualité !
En effet, pour être renseigné sur sa véritable valeur nutritive, une analyse en laboratoire est nécessaire.
Cette analyse est à réaliser lors de chaque livraison, car même en provenance du même fournisseur, voire du même champ de récolte, chaque lot de foin est différent. Aujourd’hui, il existe 2 types d’analyse. Je vous conseille d’optez pour l’analyse complète réalisée par un laboratoire de santé animale (distribuée par ÉQUIDÉOS le coût de cette analyse est de 48 €HT, comptez 15 à 20 jours de délais de réponse), plutôt que pour les analyses réalisées par un infraliseur.
Protéines, MADC, des grammes et des pourcentages
Un foin entre 9 et 10% de protéines est un bon foin, un autre qui avoisinerait les 12% de protéines/kg, est très riche ; a contrario, si le taux est de 6 ou 7%, il est de qualité médiocre.
Outre ce taux de protéines brutes, il faut intégrer un autre indicateur, qui s’exprime en grammes et baptisé MADC (matière azotée digestible cheval). En reprenant mes exemples ci-dessus, le foin correct est à 35 g de protéines/kg, celui à 65 g de protéines/kg est trop riche.
Dans une écurie de course comprenant beaucoup de jeunes chevaux au travail mais encore en croissance, le seuil minimum de MADC va être de 55 g. Dans un club, il va être de l’ordre de 40 ou 30 g.
Votre ration, une variable d’ajustement
Si vous nourrissez votre cheval au travail avec un aliment dont la teneur en protéine est de 11%, vous pouvez lui donner un foin riche ; en revanche, si son aliment est à 14% de protéines, vous pouvez utiliser un foin moins riche.
Moralité, il n’y aura pas de « bon » ou de « mauvais » foin. Votre ration doit être adaptée à la qualité de votre foin. L’aliment que vous distribué en plus du foin doit être choisit en fonction de celui-ci, et envisagé comme la variable d’ajustement dans la ration puisque la base alimentaire de votre cheval, herbivore, doit être l’herbe ou son remplaçant, le foin.
Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos