Comment juger si ma pâture est en bon état ? En observant sa flore ! En effet, si la présence de certaines plantes révèle le surpâturage, d’autres indiquent que le sol de la pâture est trop acide et d’autres encore, sont un signe de tassement excessif ou de pauvreté du sol. Petite liste des quelques plantes qui en disent long sur l’état de votre pâture …

Une lecture botanique permet de déterminer l’état de dégradation de la pâture, conduisant aux interventions nécessaires pour améliorer la production des végétaux consommés par le cheval.

Dans les sols humides, généralement très acides, certaines espèces indésirables se développent et concurrencent les plantes consommées par les chevaux. La petite oseille ou vinette, par exemple, indique que le sol est lessivé et acide car grâce à ses longs rhizomes cette plantes colonise progressivement la prairie.

Solution : apporter une base sous forme de chaux permet de rétablir le Ph qui indique le taux d’acidité du sol.

Autres indicateurs du mauvais état de la pâture : les plantes qui révèlent un avancé de surpâturage. Rappelons qu’un « chargement » permanent de plus de deux chevaux par hectare, provoque un surpâturage lorsque les plantes ne disposent plus suffisamment de feuilles pour se régénérer.
Solution : éviter de faire pâturer lorsque la hauteur de l’herbe est inférieure à 7 ou 8 cm.

Les pâquerettes se complaisent sur les sols riches en matières organiques, mais qui ont été surexploitées. Elles prospèrent au détriment d’autres espèces, ce qui les rend indésirables.
Solution : la encore, éviter le surpâturage.

L’achillée millefeuille aime les sols secs et chauds, et révèle également le surpâturage. Idem pour l’orge des rats qui prolifère dans les zones riches en matières organiques fraîches provenant du stationnement d’animaux. Cette plante profite généralement d’une dégradation du couvert pour s’installer. Grâce à ses longs rhizomes, elle se développe et envahit progressivement la pâture lorsque le couvert végétal se dégrade. Même constatation pour la porcelle enracinée qui abonde dans les zones surpâturées, surtout en période de sécheresse, lorsque ses graines sont transportées par le vent.

La présence de pâturin annuel indique que le sol est excessivement tassé, ce qui nuit à la croissance des autres plantes. De petite taille, ce colonisateur difficile à éliminer, révèle également du sur pâturage.
Solution : le tassement excessif du sol nécessite le passage d’une herse, destinée à aérer le sol.

La présence du lotier corniculé indique que le sol est peu fertile. Même constat pour la flouve odorante, peu productive mais qui s’accommode également d’un sol pauvre. Peu apte à lutter contre les autres plantes plus exigeantes que la qualité du sol, elle disparaît dès que la fertilité du sol augmente.

Le brome mou n’est pas apprécié par les chevaux et produit un foin de qualité médiocre. A ne pas la confondre avec l’houlque laineuse qui constitue un bon foin de prairie, sensible cependant aux maladies.
Solution : cette plante se dissémine rapidement, il faut réduire sa multiplication en fauchant la pâture ou en faisant pâturer tôt au printemps.


La luzerne lupuline présente un bon intérêt fourrager mais sa production est relativement faible. Elle pousse cependant sur les sols médiocres.
Les principales raisons de la dégradation d’une prairie sont donc le surpâturage produit par une superficie de pâture trop faible ou un trop grand nombre de chevaux sur un même espace, et une sécheresse prononcée. Il est donc nécessaire de surveiller l’épaisseur du tapis herbeux : pas moins de cinq à sept centimètre. Sans quoi la végétation a du mal à repartir, même lorsque les chevaux n’y sont plus.

L’herbe, en effet, a besoin de feuille pour développer de nouvelles feuilles. La pâture représente un capital et, pour éviter que sa végétation ne se dégrade progressivement, une surveillance s’impose …


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos