Lors de l’achat d’un cheval, l’acquéreur peut demander un examen approfondi de l’état de santé de sa future monture. Cette expertise, plus communément appelée « visite d’achat », est réalisée par un vétérinaire et permet de vérifier si le cheval ne possède pas de vices rédhibitoires, qu’il est en bon état général et physiquement apte à l’usage auquel il est destiné.
Il n’existe pas de normes standards préétablies pour effectuer une visite d’achat. Les examens réalisés dépendent de ce que va demander le propriétaire au praticien et de la valeur du cheval.
Le vétérinaire commence par vérifier le signalement graphique sur le livret d’accompagnement du cheval ainsi que le numéro de la puce électronique placée sur le côté gauche de l’encolure, à proximité du ligament cervical. Il vérifie ensuite que le cheval ne présente aucun vice rédhibitoire (cet adjectif qualifie un défaut de qualité qui rend la chose impropre à son usage normal et qui autorise l’acquéreur à obtenir que la vente soit résolue aux torts du vendeur). Les vices rédhibitoires constituent les seules raisons pour lesquelles l’acheteur dispose d’un délai pour annuler la vente s’ils sont passés inaperçus le jour de l’acquisition de l’animal (ce délais est de 10 jours).
État général
Le vétérinaire va, dans un premier temps, examiner le cheval dans son ensemble afin d’apprécier son état général (température corporelle, état d’embonpoint), de s’assurer qu’il peut manger (absence de trouble de la déglutition ou d’anomalie majeure de dentition, etc.) et qu’il se déplace correctement (pas d’anomalies majeures de son appareil locomoteur comme une déformation des tendons ou des articulations). Il vérifie ensuite l’absence sur la peau de plaies ou de lésions caractéristiques de problèmes dermatologiques, puis se penche sur les appareils cardiovasculaires et respiratoires. Il observe également l’état des pieds et de la boîte cornée. Enfin, l’examen génital permet, par exemple, de vérifier que les deux testicules d’un cheval entier sont bien descendus.
Aptitudes physiques
Les examens complémentaires sont très variables en fonction de l’usage auquel est destiné le cheval. Par exemple, l’examen approfondi de l’appareil génital d’une jument achetée pour une carrière de poulinière est fondamental, alors qu’il ne l’est pas si elle est destinée à faire du concours hippique.
Si le vétérinaire suggère des examens complémentaires, c’est néanmoins à l’acquéreur de mentionner, par écrit, qu’il souhaite les réaliser ou pas.
L’utilisation des chevaux pour la pratique de l’équitation (de loisir ou de compétition) ou en course est peu compatible avec la présence d’une anomalie de l’appareil locomoteur (boiterie, gêne, etc.). Son examen est donc primordial dans une visite d’achat. Il s’effectue par des tests que nous pouvons diviser en deux catégories : les indispensables (pour tous les chevaux) et les spécifiques (en fonction de l’usage déclaré).
L’examen de la locomotion débouche souvent sur la réalisation de radiographies. Elles peuvent être standard ou plus spécifiques selon l’utilisation que l’on veut faire du cheval ou des découvertes cliniques lors de l’examen (la découverte d’un boulet gonflé alors même que le cheval ne boite pas, par exemple).
Les problèmes de pied étant fréquents, en particulier chez les chevaux de sport ou de course, un examen radiographique de cette région est presque toujours réalisé. Il comporte au moins deux vues par pied déferré. Les clichés de jarrets sont aussi souvent suggérés chez les chevaux de sport. En revanche, pour un cheval de course, on préférera vérifier plus particulièrement les boulets chez le trotteur et les carpes chez le galopeur.
Imagerie médicale
Pour les chevaux destinés au haut niveau, l’examen radiographique est souvent complété par des clichés des quatre boulets, des deux jarrets et des deux grassets, en particulier pour détecter la présence d’ostéochondrite disséquante (petits morceaux de cartilage ossifiés présents aux marges des articulations et pouvant se libérer dans celles-ci).
La visite d’achat peut enfin être complétée par la réalisation d’une multitude d’autres examens pour essayer de ne pas passer à côté d’une anomalie pour un cheval destiné au haut niveau et qui a donc une valeur marchande importante.
On pourra ainsi ajouter l’examen endoscopique des voies aériennes supérieures réalisé ou non sur tapis roulant, une échographie des tendons fléchisseurs, des dosages de substances dopantes, un spermogramme pour les étalons, etc.
Cette liste est en fait presque infinie mais votre vétérinaire est là pour vous conseiller dans le choix des examens, en fonction de l’usage escompté, de l’âge du cheval et de son examen clinique, en particulier locomoteur. Le vétérinaire établira à l’issue de l’expertise un compte rendu détaillé dans lequel il fera apparaître la description de toutes ses constatations et examens réalisés, mais il mentionnera aussi ceux qu’il vous a proposés, mais que vous avez refusé. Ce compte rendu sera daté du jour de l’examen et sera cosigné par la personne qui l’a demandé, le plus souvent le futur acquéreur.
Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos