Aménager sa graineterie dans son écurie

La graineterie est un local que nous ne devons pas négliger car la santé de nos chevaux dépend aussi de la qualité de ce qu’il mange. C’est pour cette raison que je vous conseille d’optimiser cet endroit à la fois au niveau de l’organisation mais aussi de la conservation des aliments.

Je vous propose donc cette semaine un tour d’horizon des éléments à ne pas oublier pour aménager ce lieu stratégique !

Comment concevoir ma graineterie ?

Votre graineterie doit être correctement orientée (en fonction de la région où vous résidez) de façon à rester tempérée toute l’année , c’est-à-dire à l’abri du soleil et de la pluie, mais aussi et surtout bien isolée (froid, humidité) . Tout en conservant une ventilation modérée (l’air doit circuler) pour conserver les denrées dans un endroit fermé, propre et sain.

Je vous conseil de prévoir une porte suffisamment large pour permettre l’accès directe des palettes (si les aliments sont livrés en grande quantité) afin d’éviter les manipulations inutiles et fastidieuses. Et de garder cette porte continuellement fermée pour empêcher un cheval en liberté de pénétrer à l’intérieur et de se gaver d’aliments.

Vous devez également préserver ce local de toute source éventuelle de pollution ou de souillure, à commencer par les incursions d’animaux (rongeurs, oiseaux, etc.). Je vous conseille d’être prudent quand aux choix des pièges et produits toxiques si chats, chiens, ou autres animaux de compagnie ont accès au local.

Dernière chose, je vous conseille de réserver cet endroit uniquement au stockage des aliments pour équidés, sans le mélanger à d’autres denrées (pour bovins, ovin, etc.). Prohibez le stockage de produits pharmaceutiques afin d’éviter toute contamination, voire erreur de distribution ; ce qui pourrait entraîner des problèmes de dopage involontaire et/ou s’avérer dramatique pour la santé de l’animal.

Quels sont les bons outils à prévoir ?

  • Une pendule : je vous conseille de fractionner les repas (compte tenu de la faible contenance de son estomac, il est nécessaire de ne pas distribuer à votre cheval plus de 4 litres par repas) et, pour le bien-être de votre cheval, de distribuer les rations par tranches horaires fixes et régulières.
  • Un tableau d'écurie : pour savoir quoi ? Comment ? A qui ? Très utile pour y notifier le descriptif de chaque équidés présent sur le site : son programme de travail journalier, la nature et le dosage de sa ration (indication à reporter éventuellement sur sa plaque de box ou décurie nominative) ainsi que tout autre commentaire (soin/santé) le concernant.
  • Une mesure à grain : pour quantifier l’aliment distribué . La graduation étant indiquée en litres, je vous conseille de convertir en poids pour calculer la ration de votre équidé.
  • Une balance : pour vérifier occasionnellement le poids des aliments ou des concentrés , mais aussi pour peser la quantité de foin distribué par jour (minimum 1.2 kg / 100 kg de poids vif). Le foin est une partie importante des apports nutritionnels et il est trop souvent donné de façon aléatoire et approximative.
  • Un seau par cheval , pour l’hygiène, à affecter nominativement à chaque membre de l’écurie. Cela permet de préparer la ration en amont et de la distribuer quasi simultanément à tous le monde (ce qui diminue le stress d’attente de la nourriture, et les coups de pied dans les portes !). Cette personnalisation du seau diminue également les risques de contamination ou de prophylaxie en cas de maladie contagieuse .

Quel type de stockage choisir ?

Tout dépend déjà de l’ effectif de chevaux et du type d’aliment utilisé (céréales, granulés, floconnés). Les granulés et mélange floconnés se conservent correctement 6 mois en sac, 4 mois en vrac ou en silo (durée de conservation plus courte car l’aliment est davantage exposé aux conditions climatiques extérieures).

  • En vrac : je vous conseille ce mode de stockage si votre écurie est importante (plus de 20 chevaux) et que vous avez un gros débit de consommation . Les aliments seront stockés dans des silos , de plus ou moins grande contenance, à placer à l’extérieur ou à l’intérieur d’un bâtiment. Je vous conseille de les vider complètement 3 ou 4 fois par an et de les nettoyer. On utilise le plus couramment des produits fumigènes qui désinfectent l’intérieur du contenant par voie aérienne en agissant sur les champignons et les bactéries, ce qui élimine les moisissures et conserve ainsi une parfaite hygiène.
  • En big-bag : Ce mode de stockage est intéressant si vous possédez une écurie entretenant au minimum 8 chevaux . Les big-bags nécessitent une plate-forme de stockage abritée et suffisamment spacieuse pour être accessible aux véhicules de livraison en toute sécurité. Je vous conseille de n’utiliser qu’une seule fois votre big-bag pour stocker des aliments afin de respecter les conditions sanitaires et éviter toute contamination fortuite.
  • En sac : C’est le mode de stockage le plus pratique si vous n’ hébergez que quelques chevaux . Je vous conseille de remiser vos sacs à l’abri des intempéries et posés de préférence sur des palettes plutôt qu’à terre (afin que l’air circule tout autour), sans être appuyés sur une paroi humide (ce qui nuirait à la bonne conservation de l’aliment). Pour ne pas risquer d’altérer les qualités nutritionnelles du produit et si l’écurie est fréquentée par des rongeurs, vous pouvez, par sécurité, choisir de déverser le contenu d’un sac ou deux (selon la consommation journalière) dans un bac à grain ou un chariot sur roue avec couvercle hermétique.

L’ hygiène reste le maître mot d’une écurie bien tenue et le meilleur moyen de diminuer au maximum les risques de maladies de son cheval. Ci-dessous, les quelques principes de base sur lesquels vous devez rester vigilant :

  • Pas de mélanges : ne pas mélanger des aliments équilibrés avec des produits dont l’efficacité nutritionnelle, la conservation et la qualité ne sont pas parfaitement sûres et démontrées.
  • Manger propre : veiller à conserver la propreté des mangeoires , seaux ou autre contenant dans lequel on distribue les aliments. Les nettoyer régulièrement et les sécher avant de donner une ration.
  • Boire sain : mêmes principes de propreté à appliquer aux contenants à eau (abreuvoir, bac, seau), à nettoyer souvent, et dont il faut vérifier le bon fonctionnement afin que l’eau (potable !) reste propre et saine. L’équidé doit avoir de l’eau à volonté. Pour rappel ; un cheval au repos boit 3 à 4 litre d’eau par kilo de matière sèche consommé (soit 20 à 28 litres par jour selon la température ambiante) ; celui qui fournit un travail intense à besoin de 5 à 6 litres d’eau par kilo de matière sèche consommé (de 50 à 75 litres par jour selon l’effort et la température extérieure).
  • Respecter les dates : ne pas dépasser la DLUO (Date limite d’utilisation optimale) indiquée sur les étiquettes des produits. Elle est établie en fonction notamment de la durée des garanties en vitamines, lesquelles perdent de leur efficacité en vieillissant


Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos