Le mors n’est hélas pas la pièce du harnachement qui intéresse le plus les cavaliers. Grave erreur, car de sa juste dimension dépend la bonne communication avec le cheval et l’intégrité de sa bouche.
Récupéré sur un ancien filet, prêté par un cavalier, acheté pour des raisons esthétiques, le
Pourtant cet objet est en contact avec l’une des parties les plus sensibles de l’anatomie du cheval, et contribue à la qualité de l’équitation pratiquée.
Pour un mors de filet, il y a deux dimensions importantes à étudier : la longueur du canon et sa largeur. La longueur d’un mors se mesure en millimètre, et correspond à la distance comprise entre les deux articulations. Comme il n’est guère envisageable de faire fabriquer un mors sur mesure, il existe des tailles « standards » ; pour un poney C, D ou un cheval de type arabe, possédant une tête très fine, on recommandera un modèle de 125 mm, 135 mm pour un cheval de selle. Pour un cheval de trait, il faudra dénicher une embouchure de 155 ou plus.
Ces indications ne dispensent pas de vérifier la taille in situ. Pour cela, tendez le mors dans la bouche, sans filet : il doit dépasser de 5 à 10 mm de chaque côté de la bouche. S’il est trop grand, l’action de la main sera moins précise, mais surtout, le cheval risque de se blesser au niveau du palais (surtout s’il s’agit d’un mors à canons brisés). Si le mors est trop petit, il risque de pincer la commissure, incommodant voire blessant l’animal. L’utilisation de rondelle en caoutchouc raccourcit le canon d’environ 5 mm. Il faut en tenir compte … ou en jouer si votre cheval fait une taille intermédiaire !
La largeur du mors, elle, est fonction de la place disponible dans la bouche du cheval (taille de la mâchoire et de la langue), mais va aussi beaucoup dépendre de l’action souhaitée. D’une façon générale, plus le canon est fin, plus son action est sévère. Il est donc recommandé de commencer avec un mors plus épais, et de diminuer l’épaisseur si besoin. Mais attention, le choix d’un mors « dur » doit se faire pour de bonnes raisons (par exemple pour la sécurité, ou dans un objectif équestre précis), et doit impérativement être associé à une très bonne maîtrise du cavalier.
Un mors sévère n’a jamais permis de résoudre des problèmes de dressage, mais un mors douloureux provoque souvent des problèmes de comportement !
Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos