Les minéraux : pourquoi sont-ils si importants pour mon cheval ?

On a déjà tous entendu que si un cheval léchait les parois métalliques, c’est qu’il manquait de sel; que s'il mangeait de la terre, c’est qu’il manquait de minéraux… Si la majorité de ces affirmations sont fausses, les minéraux n’en restent pas moins importants pour le cheval et constituent un élément essentiel de sa ration alimentaire ! Mais alors, pourquoi les minéraux sont-ils si importants pour mon cheval et comment les lui apporter ?

Pourquoi les minéraux sont importants pour mon cheval ?

Les minéraux sont souvent oubliés lors du calcul des rations, bien qu’ils jouent un rôle fondamental pour le fonctionnement de l’organisme. Il existe 2 grandes familles : les macro-éléments (exprimés en g) et les oligo-éléments (exprimés en mg). Quelque soit la classe à laquelle il appartient, chaque élément à une fonction bien précise.

Les macros-éléments :

• Calcium & Phosphore : macros-éléments les plus connus, ils sont indispensables pour une bonne minéralisation des os du cheval. Outre la quantité distribuée au cheval dans une journée pour couvrir ses besoins (entre 20 et 56 g/jour pour le calcium et de 13 à 36 g/jour pour le phosphore), il faut également (et surtout) que leur ratio soit équilibré ! En effet, un excès important et répété de phosphore par rapport au calcium peut provoquer une ostéofibrose, qui se traduit par une fragilisation des os. À l’inverse, un excès de calcium peut gêner l’assimilation des autres minéraux. Le rapport phosphocalcique doit donc être compris entre 1 et 3, sachant que l’optimum se trouve à 1.5 pour les chevaux de loisirs ou reproducteurs et à 1.8 pour les chevaux en croissance ou au travail.
• Chlorure de sodium (sel) : nécessaire aux échanges cellulaires afin d’assurer le passage d’un courant électrique dans le corps du cheval et assurent le bon fonctionnement des muscles. Il est éliminé par la transpiration et l’urine. Il faut donc porter une attention particulière aux besoins du cheval de sport notamment.
• Potassium : utile chez les chevaux de sport car il augmente l’excitabilité musculaire. Les carences en potassium sont rares, surtout si la ration est composée d’au moins 50% de fourrages. Les excès sont plus souvent observés que les carences : attention notamment à l’utilisation de mélasse qui est très riche en potassium.
• Magnésium : sédatif du système nerveux central et périphérique, il est essentiel pour la formation de l’os, l’effort musculaire et de nombreuses réactions enzymatiques. Généralement bien présent dans les fourrages, il est cependant en faible quantité dans le lait. Une carence peut survenir chez le poulain non sevré (syndrome du poulain contracté).
• Soufre : les besoins en soufre pour le cheval sont encore assez mal documentés. Cet élément joue cependant un rôle pour la synthétisation des vitamines par le cheval. Les carences sont extrêmement rares.

Les oligos-éléments :

• Cuivre : antianémique et favorise le développement et la résistance des os. Il prévient également des problèmes articulaires chez les poulains.
• Zinc : joue un rôle dans l’ossification, l’intégrité de la peau et la pousse de la corne.
• Fer : comme le cuivre, il est antianémique. Les carences sont rares et le risque se situe plus dans l'excès. Un dépassement du seuil de toxicité entraîne une baisse d’immunité et de potentielles lésions musculaires.
• Manganèse : agit sur la fertilité et le développement osseux.
• Cobalt : intervient auprès de la microflore digestive et permet notamment la synthèse de la vitamine B12 (rôle antianémique).
• Sélénium : rôle anti-oxydant (avec la vitamine E). Il est particulièrement recommandé pour les chevaux à l’exercice.
• Iode : permet la synthèse des hormones thyroïdiennes et intervient également dans les mécanismes de l’ossification et de la reproduction.

Quels sont les déséquilibres les plus fréquents ?

Les éléments pour lesquels une correction de la ration est souvent nécessaire sont le calcium, le phosphore, le chlorure de sodium, le cuivre et le zinc. Cette complémentation nécessite toutefois des précautions et une bonne analyse de la ration. En effet, il est indispensable de juger la ration sur son intégralité et non les éléments un par un ! Par exemple, les céréales sont largement déficitaires en calcium et font chuter le rapport phosphocalcique. Cependant, le foin de pré est plutôt excédentaire en calcium et vient rééquilibrer le rapport général de la ration. Le cuivre et le zinc ont, quant à eux, des valeurs généralement faibles dans les fourrages mais vont être présents dans les aliments complets industriels.

Quels minéraux pour quel cheval ?

La complémentation minérale doit donc se calculer sur l’ensemble de la ration. Si vous utilisez des aliments complets industriels adaptés à l’activité de votre cheval, ils couvrent généralement les besoins de votre cheval.

Si vous utilisez des aliments complémentaires, vérifiez surtout le rapport phosphocalcique global de la ration.Enfin, si vous « fabriquez » vous-même la ration de votre cheval (foin et céréales), vérifiez également le rapport phosphocalcique et mettez à disposition une pierre à lécher enrichie en cuivre et en zinc.

Louise JEGARD
Chef de Produit Équidéos