Le beau temps, les jeunes pousses d’herbe … tout était réuni pour une mise au pré de printemps parfaite ! Mais voilà, après plusieurs heures à profiter du soleil, votre cheval montre des signes alarmants d’inconfort et de douleur au niveau des pieds. Et si c’était une fourbure ?
La fourbure, qu’est ce que c’est ?
Bien connue des équitants, la fourbure est une maladie grave impliquant une inflammation importante du pied du cheval. Cette maladie est complexe, longue à soigner et ses conséquences peuvent être dramatiques.
La fourbure peut se résumer à une congestion aiguë des tissus pariétaux du pied. Le sang ne circule plus et les tissus ne sont plus suffisamment oxygénés. Ceci évolue vers la nécrose et la dissociation des membranes du kéraphylle (membrane collée au sabot) et du podophylle (membrane collée à la troisième phalange du cheval). Cette troisième phalange, également appelée phalange distale, n’étant plus maintenue suite à cette dissociation, celle-ci « bascule » en avant et peut même descendre dans le sabot.
Comment savoir si mon cheval fait une crise de fourbure ?
Une fourbure aiguë provoque à la fois des signes généraux et des symptômes locaux.
Localement, le pied atteint est chaud et douloureux. La simple percussion avec un doigt sur la pince du sabot provoque une réaction de défense. Le bourrelet coronaire est oedématié. Le pouls digité, relevé au pied ou sur le canon est augmenté. Même si ce sont le plus souvent les deux antérieurs qui sont touchés, un, deux, trois ou quatre pieds peuvent être atteints.
Au niveau général, on note une augmentation de la fréquence cardiaque et de la fréquence respiratoire, une hyperthermie à 39-41°C et une congestion des muqueuses (l’œil du cheval est injecté de sang). Le cheval est raide, campé, en appui sur les talons pour soulager la compression en pince due à l’inflammation. Selon le degré de fourbure, il boite, piétine ou au contraire, reste prostré et immobile, voire se couche.
Les risques de complications sont réels : les chevaux présentent souvent suite à la fourbure une insuffisance rénale ou hépatique. Des lésions du pied très graves peuvent se produire, le pire étant le déchaussement du sabot. Mais le plus souvent, l’évolution se limite à la bascule de la 3ème phalange qui peut parfois perforer la sole devant la pointe de la fourchette. La mort peut survenir en raison de la douleur (choc) ou suite à des troubles généraux (colique ou septicémie).
Lorsque la fourbure devient chronique, la position antalgique que prend le cheval (penché en arrière) et la bascule éventuelle de la 3ème phalange, conduisent à une modification des aplombs. La corne pousse très vite en talon et le sabot s’allonge en pince avec une forme caractéristique recourbée vers le haut. La paroi est cerclée de nombreux bourrelets faisant suite aux inflammations répétées du bourrelet coronaire. La sole devient bombée et douloureuse.
Qu’est ce qui cause la fourbure ?
Différentes causes peuvent être à l’origine de la fourbure :
- Une surcharge pondérale sur le membre opposé suite à une fracture ou une tendinite sévère (le cheval bascule son poids sur son membre opposé le temps de sa convalescence)
- Un surpoids généralisé
- Une infection bactérienne
- Un déséquilibre hormonal (maladie de Cushing)
- Une alimentation mal adaptée
Nous nous concentrerons pour la suite de cet article sur cette dernière cause, plus particulièrement sur la fourbure liée à la mise à l’herbe.
La fourbure de pré
Une crise de fourbure chez un cheval peut apparaître en cas de déséquilibre de sa ration alimentaire. Lorsqu’un cheval va ingérer brutalement trop de glucides (pillage de la réserve de grain par exemple), son organisme va libérer des toxines qui vont venir altérer la circulation sanguine au niveau du sabot et provoquer la crise de fourbure.
Certains épisodes de fourbure surviennent après une mise au pâturage au printemps. La maladie est alors provoquée ou entretenue par la présence massive dans les jeunes pousses de fructanes, des sucres produits par l’herbe pour sa croissance. Lorsque les températures sont basses, ces sucres sont utilisés moins vite par la plante. Il est donc souhaitable d’éviter de mettre votre cheval au pré le matin ou le soir, si les températures sont froides.
En revanche, la mise au pâturage l’après-midi, sur une prairie très peu fournie en herbe ou au contraire où l’herbe est très haute, peut être un moyen de stimuler l’activité et le moral de votre cheval, surtout s’il n’est pas monté. Néanmoins, il est conseillé de limiter la consommation d’herbe à l’aide d’un panier de régime.
Conclusion
Vous l’aurez compris, la fourbure n’est pas une maladie à prendre à la légère et implique une prise de précautions sans écart possible sous peine de récidive dès lors qu’un cheval a été atteint. Un bon équilibre de la ration alimentaire est essentiel pour limiter au maximum les risques de fourbure. N’hésitez pas à nous contacter au 0 801 800 100 pour que nous élaborons un plan de nutrition adapté à votre cheval et à son activité.
Louise JEGARD
Chef de Produit Équidéos