Cheval âgé : la ration idéale

Pour maintenir un vieux cheval en bonne santé, la nutrition reste un facteur clé. Leur régime alimentaire nécessite pour cela une attention particulière.

Vingt, trente, quarante ans … Grâce au soins qu’on leur apporte, nos chevaux peuvent atteindre un âge avancé. En France, on estime qu’environ 18% d’entre eux ont plus de 15 ans. Les années passant, leur condition physique peut se dégrader. Dentition usée, digestion plus difficile, plus grande sensibilité aux infections … Pour minimiser les effets de l’âge, il convient d’adapter leur régime alimentaire ainsi que les conditions dans lesquelles ils prennent leur repas.

Un régime adapté

Avec l’âge, les chevaux ont tendance à perdre de l’appétit et à moins ressentir la sensation de soif. S’ajoutant à la baisse d’activité physique, ces phénomènes peuvent conduire à une diminution de la masse musculaire. Il faut donc être attentif à la qualité des rations alimentaires. Comme un vieil organisme a plus de mal à assimiler les protéines, il faut lui en donner plus. L’apport protéique de qualité doit représenter 13% de la ration et doit être riche en acides aminés essentiels (lysine, méthionine, arginine, leucine et valine) . De même, on veillera à utiliser des sources d’énergie facilement assimilables. Les lipides sous forme d’huiles végétales permettent d’augmenter naturellement cet apport énergétique ( Huile de soja). Préférez les sucres lents aux sucres rapides qui, avec l’âge, peuvent favoriser la survenue de diabète. Côté minéraux, le rapport entre le calcium et le phosphore doit être maintenu entre 1,5 et 2. Pour pallier le vieillissement des cellules, on peut enfin augmenter la proportion des minéraux antioxydants (magnésium, fer, zinc, cuivre, chrome, sélénium et aluminium). Bien sûr, tout cela doit respecter un équilibre, sinon gare aux interactions entre tous ces nutriments qui, lorsqu’ils sont mal maîtrisés, peuvent conduire à des excès ou des carences très néfastes pour le cheval.

Un cheval âgé a un métabolisme plus lent, ce qui peut affecter sa digestion. Ainsi, il valorise moins bien sa ration qu’un jeune. La sécrétion de salive et de sucs digestif peut, elle aussi, diminuer avec l’âge, d’où l’intérêt parfois d’utiliser des additifs alimentaires pour faciliter la digestion. Pour savoir si votre cheval en a besoin, surveillez la qualité de ses crottins. La présence de graines entières ou de foins mal hachés est signe d’une digestion difficile.

Problème de dents

Avec les années, des problèmes de dentition peuvent apparaître. Dans ce cas, il vaut mieux éviter les aliments durs et préférer les granulés ou les aliments floconnés, qui sont plus facile à mastiquer. Surveillez la présence de boulettes de foin : un cheval qui a du mal à mâcher suce le foin, formant alors des petites boules qu’il rejette dans son auge. Si vous devez remplacer le foin, utilisez des barbotages de son ou des granulés complets. Sachez aussi qu’un cheval âgé est beaucoup plus lent à mastiquer : s’il prend son temps, cela ne signifie pas forcément qu’il boude sa ration !

De ce fait, il est parfois préférable de multiplier les repas (5 à 6 dans la journée). En diminuant les rations en proportion. Attention tout de même : ce rythme ne doit pas varier trop rapidement ni trop fréquemment. Si votre cheval est au pré et que vous devez le nourrir en même temps que d’autres, certaines précautions peuvent être utiles. En l’isolant momentanément, vous lui permettez de s’alimenter correctement sans prendre le risque que ses congénères viennent lui manger sa ration ! Pensez aussi qu’un vieux cheval peut avoir la vue qui baisse : il vaut mieux choisir une auge qui soit clairement visible dans le pré. Enfin, les chevaux âgés ne sont pas moins gourmands que les autres, veillez donc à ce qu’il ne prenne pas trop de poids : cela pourrait aggraver les problèmes d’arthrite et favoriser les fourbures.

Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos