Pendant la saison hivernale, vous êtes touchés, comme votre cheval, par le froid et l’humidité. Je fais donc le point cette semaine sur la gestion de l’hiver, des petits bobos et des couvertures.
Les principaux petits bobos.
Selon moi, les problèmes pulmonaires (grippe, rhinopneumonie), les crevasses, les coups de froid, la gale de boue, la teigne et les staphylococcies et les bactéries type gourme (surtout dans les effectifs de jeunes chevaux) sont les principaux problèmes spécifiques à la période hivernale (peut-être en avez-vous rencontré d’autres, et c’est le moment de partager vos expériences !).
Je pourrais également rajouter, les troubles digestifs liés à l’absorption d’eau glacée, des crises aigüe de maladies chroniques à cause d’une baisse d’immunité et/ou des facteurs climatiques (maladies rhumatismales).
Comment les éviter ?
Pour les chevaux rentrés au box, une bonne gestion de la ventilation des écuries est primordiale.
S’il faut éviter les courants d’air, des écuries mal ventilées vont créer une augmentation considérable de la quantité de poussières et d’allergènes dans l’air, ce qui augmente la probabilité d’affections respiratoires.
Concernant les crevasses, elles sont souvent liées à une humidité persistante sur les membres, entrainant une rupture de l’intégrité de la barrière cutanée et une prolifération des germes.
Pour les prévenir, il faut éviter de tondre les membres et les fanons, bien doucher après le travail pour enlever la boue et le sable, et surtout bien les sécher avant de remettre le cheval au box.
Comment lutter contre les coups de froid ?
Pour éviter les coups de froid, il faut que le cheval sèche complètement après le travail, à l’abri des courants d’air. Sur des chevaux non tondus, ce séchage peut-être long.
On pourra utiliser une couverture séchante, qui doit être retirée dès qu’elle est humide, et remplacée par une autre sèche.
On peut aussi sécher par des frictions à la serviette, avec de l’alcool à brûler ou en bouchonnant le cheval à la paille.
Si le cheval doit retourner dehors par temps froid, il faut s’assurer qu’il est complètement sec.
Je vous conseille également de ne pas non plus enfermer votre cheval sans aération comme par exemple en fermant le volet du box. Enfin, le port du couvre-reins à l’échauffement est indispensable pour les chevaux dorsalgiques.
Tondre son cheval ? Oui, mais quand ?
Pour un cheval de sport travaillé tous les jours, la tonte est quasiment indispensable. On peut cependant adapter la tonte à l’utilisation du cheval en ne tondant que les parties déclives (tonte de chasse par exemple), ce qui est plus adapté aux chevaux passant du temps au paddock ou vivant dehors.
Je vous conseille de tondre vos chevaux lorsque la transpiration au travail devient excessive. On tond en général en fin d’automne quand le poil d’hiver devient important. Une seconde tonte est souvent nécessaire en fin d’hiver. La tonte avant les grands froid est à éviter tout comme celle juste après la mue car les défenses immunitaires cutanées sont plus faibles.
Comment faire pour doucher l’hiver ?
En hiver, la douche du corps est bien entendu déconseillée si l’on veut éviter les coups de froid. Cependant, si vous disposez d’eau chaude et d’un solarium pour sécher le cheval, celle-ci peut être envisagée.
En revanche, doucher les membres ne pose pas de problème, il faudra simplement bien les sécher pour éviter une humidité persistante sur les zones telles que les paturons.
Couvrir son cheval, mode d’emploi.
A partir de quand couvrir ? Le mieux est de couvrir dès la première tonte. Vous adapterez le grammage des à la température extérieure, en faisant attention à changer de couverture entre les journées et les nuits si les températures varient beaucoup. Les chevaux vivants en extérieur, mais qui sont montés régulièrement, peuvent porter une couverture imperméable qui permet de les isoler de l’humidité.
La surprotection fragilise la résistance au froid ?
Oui, puisqu’un cheval non tondu en extérieur supportera des températures basses sans être couvert s’il dispose d’un abri ou de haies pour couper le vent. Pour les chevaux au box, la gestion des couvertures doit être envisagée en fonction des variations de températures. Il sera nécessaire de disposer d’un jeu de couverture de différents grammages pour s’y adapter.
Je vois souvent des chevaux transpirer sous deux ou trois couvertures dans une écurie mal ventilée, ce qui est un facteur de risque et de fatigue inutile.
Pour ou contre la superposition des couvertures ?
Le plus important avec les couvertures, c’est qu’elles soient bien coupées et adaptée à la morphologie du cheval. Dans le cas contraire, elles peuvent créer des irritations et la superposition de couvertures peut entrainer des plaies liées à la pression et aux frottements, par exemple des plaies de garrot ou d’épaule qui sont difficiles à soigner.
Idéalement, on choisira une seule couverture d’un grammage adapté à la température extérieure, en vérifiant souvent que le cheval n’ait pas froid, ou, au contraire, ne transpire pas. Si la couverture est bien taillée et est adaptée à la morphologie du cheval, une seule peut suffire mais cela peut malgré tout permettre de réguler la température pendant la journée en enlevant une épaisseur si les nuits sont froides.
Et l’alimentation ?
Une alimentation traditionnelle suffit, je vous conseille simplement d’augmenter la quantité de foin surtout la nuit car la digestion bactérienne des fourrages dans le gros intestin produit de la chaleur, ce qui aide à lutter contre le froid. Pour certains chevaux, un complément alimentaire peut être conseillé si le cheval est soumis à une charge de travail plus importante ou pour un cheval âgé.
Pour les chevaux moyennement actifs, l’homéostasie (le fait de conserver la température corporelle stable) constitue la dépense énergétique principale en hiver. Il faut donc adapter les apports énergétiques en fonction de la température extérieure et du niveau d’activité, en gardant à l’esprit que dans l’idéal, la maintenance doit être assurée par des fourrages et qu’une ration doit toujours être équilibrée en vitamines et en minéraux.
L’abreuvement est aussi à prendre en compte et une eau très froide est souvent consommée de manière insuffisante et ralentit la vidange gastrique.
Enfin, ne pas oublier de vermifuger, de contrôler les dents et penser que toute douleur (par exemple orthopédique) peut être une cause de mauvaise exploitation de la ration.
Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos