La meilleure façon de favoriser une bonne digestion consiste d’abord à fournir à votre cheval une alimentation adaptée et un bon suivi sanitaire. Il faut aussi l’observer quotidiennement dans son environnement. Plusieurs compléments existent sur le marché comme influençant plus ou moins la digestion. Je vous explique dans cet article lesquels utiliser et dans quelles circonstances.
Les vitamines et les oligo-éléments sont des nutriments indispensables au cheval. Les vitamines A, D, E, K, celles du groupe B, le zinc, le cuivre, le sélénium, le manganèse, l’iode, le fer et le cobalt sont présents dans sa ration, à condition qu’un aliment complémentaire de fourrage ou minéral et vitaminé soit distribué.
Attention toutefois à ne pas donner ces nutriments en quantité excessive, car certains se révèlent toxique à haute dose. Seules peuvent être ingérées sans trop de risque d’excès, les vitamines du groupe B que l’on trouve (à l’exception de la vitamine B12) dans les levures en général, de bière en particulier. Les algues sont des micro-organismes riches en oligo-éléments, mais ceux-ci sont souvent déjà présents dans la ration du cheval.
Les acides aminés sont les unités élémentaires qui constituent les protéines. On dénombre une vingtaine d’acides aminés différents, dont une dizaine est considérée comme indispensable chez les mammifères non ruminants. La quantité nécessaire n’est réellement connue chez le cheval que pour l’un d’entre eux : la lysine. Un adulte de 500kg doit ingérer environ 500 grammes de protéines par jour dont 23 grammes de lysine !
Les minéraux suivants sont indispensables : calcium, phosphore, potassium, magnésium, sodium et chlore. Ils doivent donc être apportés par la ration, en proportion optimale, sans carence ni excès. Le Sel (NaCl) est un facteur qui favorise réellement la digestion et l’assimilation des minéraux et des oligo-éléments. Les chevaux doivent donc pouvoir en disposer en permanence. Une simple pierre à sel remplit convenablement cet office, mais peut ne pas suffire chez les chevaux ayant une activité intense. On peut alors ajouter directement du sel dans la ration de concentrés.
Enfin, les deux valeurs sûres d’une bonne digestion restent pour le cheval l’apport en eau et en fourrage (herbe, foin) à volonté.
Quels compléments privilégier ?
Les probiotiques sont par définition des micro-organismes vivants (bactéries lactiques, champignons, levures) qui, administrés en quantité adéquate, jouent un rôle bénéfique pour l’hôte. Pour être autorisés pas la législation européenne chez le cheval, ils doivent rester vivants à l’intérieur du tube digestif du cheval, et avoir montré un effet positif précis pour cette espèce ! Pour l’instant, seul un champignon (Saccharomyces cerevisae CBS 493.94) a fait l’objet d’un agrément chez le cheval.
L’appellation « prébiotiques » regroupe des fibres non digestibles dans l’intestin grêle mais rapidement fermentescibles par les bactéries du gros intestin … d’un point de vue moléculaire, il s’agit généralement d’oligo-fructoses ou fructo-oligo-saccharides (FOS). Leur fermentation favorise les bactéries bénéfiques dans le gros intestin.
Quelque soit le produit, compte tenu de la fragilité digestive du cheval, rappelez-vous qu’il est nécessaire de vérifier l’absence d’effet néfaste (toxicité en cas d’excès, fermentations trop intenses et brutales, etc.).
Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos