Pour une meilleure digestibilité des aliments et garantir un gros apport protéique au cheval, clé d’une reprise d’état rapide, j’ai entendu dire que la technique de la germination était à privilégier. Je vous propose donc, cette semaine, un état des lieux de ce procédé qui réserve de belles surprises !
Qu’est-ce que c’est ?
La germination est une transformation du grain via un développement cellulaire de ses composants qui enrichit sa valeur énergétique. C’est un aliment riche en vitamines, donc très utile en fin d’hiver où peu d’aliments en contiennent encore. Si vous ne souhaitez pas opter pour des aliments industriels, tout en considérant par ailleurs que l’aplatissage nécessite des moyens techniques onéreux, la germination apparaît comme une alternative pour utiliser des grains entiers.
Le grain germé, augmentant le taux de vitamines, Oméga 3 et protéines, est à privilégier pour les sujets qui ont besoin d’une reprise d’état rapide ou qui ont un appétit limité. Il convient aussi aux sujets en production tissulaire, c’est-à-dire en phase de gestation, de lactation (poulinière) et de croissance (jeunes).
Qu’il s’agisse d’orge, d’avoine, de pois, voire de soja, le grain germé est intéressant pour les chevaux intolérants à l’amidon, ou les jeunes sujets en pleine période de concours. Les chevaux en sont, de plus, très friands.
Comment le donner ?
Le grain germé étant une alimentation fraîche et digestible, il peut donc être donné aussi bien de façon permanente que ponctuelle (en cure).
Dans ce cas-là, puisque c’est une préparation hydratée et hydratante, on va y recourir en période très sèche au rythme de deux fois la semaine par exemple pour de très jeunes sujets en croissance ou des poulinières gestantes.
De façon permanente, le grain germé est à donner deux fois par jour en complément de fourrage avec un CMV (Complément en minéraux et vitamines) et plutôt à l’automne et au printemps. A titre d’exemple, pour un cheval de 500 kg au travail (1h30 au quotidien), comptez 2 l de grains germés le matin et autant le soir, associés à 8 voire 10 kg de foin de prairie ainsi que de la paille à volonté.
Dans tous les cas, le grain est bon à donner lorsque les germes atteignent environ 1 cm. N’attendez pas que, par leur enchevêtrement, ils forment un "gâteau" car vous devrez le couper au couteau pour qu’il puisse être mangé.
Comment faire germer ?
- Mettre les grains à tremper pendant 12 à 24 heures dans de l’eau claire à température ambiante ou froide. L’eau de trempage doit être légèrement marron et presque inodore.
- Égoutter les grains dans un deuxième récipient conçu à cet effet (fond percé ou doté d’un siphon).
- Versez les grains égouttés dans un troisième récipient propre et doté d’un couvercle. Dans les 12 heures qui suivent cette opération, la germination est enclenchée, si et seulement si les grains restent dans une atmosphère humide et tiède, c’est la condition sine qua non.
- Surveiller la taille des germes : lorsque ceux-ci atteignent 0.5 à 1 cm, le grain peut être distribué.
Où faire germer le grain ?
La germination doit se dérouler de préférence dans un local clair, ventilé, à l’abri du soleil direct et dans lequel règne toute l’année une température entre 15 et 20°C.
Idéalement, cet endroit doit être recouvert d’une peinture hydrofuge, voire carrelé, de façon à pouvoir nettoyée et désinfecter aisément les plans de travail. Cette rigueur évitera la prolifération de moisissures et de bactéries.
La présence d’un point d’eau serait idéal.
Anaël MARZIN
Responsable marché Equideos